Avant l’avènement du tracteur et des véhicules de transport à moteur, l’agriculture a besoin de l’énergie des animaux pour le travail de la terre comme pour transporter les récoltes et les fumures. Le cheval et les autres équidés, mules, ânes… partagent avec le bœuf, selon les régions, ce rôle d’animal-moteur. À chaque sorte de transport son attelage, ensemble qui regroupe animaux et véhicule dans la recherche de la plus grande efficacité. Il faut adapter l’attelage au relief, au sol, à l’effort demandé sur les chemins qui mènent aux champs comme sur les routes qui mènent à la ville. C’est le travail du charretier qui le conduit mais aussi des artisans ruraux, le charron qui construit roues et véhicules, le bourrelier qui conçoit le harnachement, le maréchal-ferrant qui adapte la ferrure.

À l'instar des attelages de villes, les chevaux sont attelés en ligne, par paire, à trois ou plus de front. Le harnachement est adapté à l’effort demandé, par l’utilisation du collier d’épaules pour les lourdes charges, par celle de la bricole, sangle appuyant sur le poitrail, si l’effort demandé est moindre. Les traits transmettent au véhicule la force venant du collier ou de la bricole par l’intermédiaire de palonniers ou directement par des crochets d’attelage. Le cheval peut être mis entre deux brancards pour diriger la voiture. Une paire de chevaux peut être mise des deux côtés d’un timon pour faire tourner l’avant-train.

Les charrettes et les chariots transportent les gerbes des moissons ou le foin en vrac. Les tombereaux mènent aux champs le fumier, la marne ou le goémon. La tonne transporte l’eau ou le purin, le barrot les bennes de vendanges. Le trinqueballe sert au débardage des grumes. Le char à banc mène la maisonnée à la fête...

Les variations régionales de ces véhicules traditionnels sont importantes. Roues pleines et essieu tournant avec la roue des véhicules du Pays basque s’opposent aux véhicules à essieux fixes et roues «folles » à rayons que l’on trouve ailleurs. Les longs charriots, à quatre roues, avec ou sans plancher, se trouvent dans le Nord-Est et l’Est de la France comme dans le Massif central où l’on trouve facilement de grands troncs de résineux pour les construire. La charrette, à deux roues, est le véhicule traditionnel de l’Ouest et du Sud-Ouest. Les types de véhicules sont nombreux. Les charrettes et les chariots, à ridelles ou non, transportent les gerbes des moissons ou le foin en vrac. Les tombereaux mènent aux champs le fumier, la marne ou le goémon pour l’engraissement des terres. La tonne transporte l’eau ou le purin, le barrot les bennes de vendanges. Le trinqueballe sert au débardage des grumes (pièces de bois non encore équarries, couvertes de leurs écorces). La carriole permet d’aller au bourg. Bétaillères et cochonnières mènent les animaux au foirail et le char à banc la maisonnée à la fête. Ces véhicules ont évolué techniquement au fil des siècles, au XIXe siècle en particulier où se développent des systèmes de freinage élaborés et des suspensions aux ressorts à lames. Les débuts du XXe siècle verront l’introduction des roues à pneumatiques, la production des véhicules par la petite industrie. L’avènement du tracteur et de l'automobile sonneront la fin de ces attelages ruraux qui mettaient si bien en valeur les chevaux paysans.