Le cheval, animal de valeur, fut le premier à bénéficier de la transposition des connaissances de l’homme à l’animal. S’inspirant de Vésale, Carlo Ruini (1530-1598) publia à Venise en 1598, une anatomie du cheval, l’Anatomia del Cavallo, ornée de belles planches, suivie d’un traité de pathologie moins original. L’année suivante, Jean Héroard (1551-1628), qui allait devenir médecin du dauphin, futur Louis XIII, publiait une Hipposteologie d’une grande précision et ornée de belles planches, aussi détaillées que réalistes. Ainsi des gens cultivés, d’extraction bien moins modeste que les simples maréchaux, portés vers la médecine du cheval par le développement de la pratique de l’équitation et son prestige, s’immisçaient dans le domaine de l’anatomie du cheval.

Les connaissances sur l'anatomie du cheval progressent à partir de la fin du XVIe siècle en France, notamment dans les milieux de l'équitation de prestige.

De fait, c’est un écuyer, Jacques de Solleysel (1617-1680), qui publia en 1664 Le parfait mareschal, un ouvrage à succès qui connut de multiples éditions. Le traité était volumineux et recensait toutes les pratiques en matière d’élevage et de soins aux chevaux, en y ajoutant des considérations savantes tirées de la médecine de l‘homme, et notamment la fameuse théorie des humeurs qui, si elle était sous-jacente à la médecine du cheval depuis l’Antiquité, n’avait jamais été formalisée. La publication de ce traité fondateur fut suivie par celle de la traduction d’un traité anglais aux objectifs voisins, le Markham’s masterpiece. Progressivement, au XVIIe comme au XVIIIe siècle, la plupart des traités d’équitation incorporèrent des notions d’hippiatrie.