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- L'ancienne équitation française
Deux grands écuyers, élèves de Pignatelli, qui dirigea l’académie de Naples, vont marquer les débuts de l’équitation française : Salomon de La Broue (vers 1530-vers 1610), écuyer ordinaire à la Grande Écurie du roi et Antoine de Pluvinel (1555-1620), premier écuyer ordinaire. Ils prolongent les recherches italiennes dans l’art de libérer les mouvements du cheval de l’emprise des aides.
Premier écuyer français à publier un traité d’équitation, La Broue apparaît comme un véritable chef d’école. Dans ses Préceptes du Cavalerice françois (1593), il définit les buts du dressage sur un mode que l’on peut comparer au « calme – en avant – droit » édicté par le général L’Hotte dans ses Questions équestres (1906) :
« La principale curiosité que doit avoir le cavalerice désireux de réduire par son art et sa diligence, le cheval en la perfection de ses plus beaux exercices, est de le rendre premièrement paisible et bon à la main : car de là faut que naisse la franchise et facilité de tous les beaux airs et manèges. » Ce que l’on peut traduire par « calme à la main – franc – léger ».
La principale curiosité que doit avoir le cavalerice... est de rendre le cheval paisible et bon à la main
« Une chose doit être estimée, qu’autant qu’elle est faite avec facilité. […] Ce qu’on enseigne au cheval outre le manège de guerre n’est que pour une délectation particulière. »
Pour atteindre ces objectifs, il s’inspire de son maître qui, à l’encontre des autres écuyers férus de mors compliqués, ne se servait d’autre mors que d’un canon ordinaire. La simplification des mors est la marque de la « légèreté » française.
De même, il développe le dressage du cheval en décomposant les figures en éléments simples et en utilisant la volte carrée imaginée par Pignatelli qui se réduit peu à peu à la volte ronde sur les hanches.