Au XXe siècle, avec l’industrialisation grandissante, l’animal perd peu à peu son utilité dans les champs, sur les routes et dans les guerres. Parallèlement, il s’impose de plus en plus comme un médium de sport, de loisir et de jeu. Le cheval n’est donc plus utilisé par nécessité, mais pour le plaisir. Le changement de mode de vie entraîne dès lors une modification du statut de l’animal dans la société. Tandis que l’élite aristocratique du XIXe siècle se distinguait déjà par cette utilisation ludique du cheval, un phénomène de diffusion s’opère. En effet, l’animal va quitter les hautes strates sociales pour profiter également aux classes moyennes. Le cheval devient un moyen de divertissement.

Pratique distinctive de l'élite du XIXe siècle, la monte du cheval quitte au XXe siècle les hautes strates sociales pour se diffuser dans les classes moyennes.

De plus, à partir de l’entre-deux guerres, l’équitation est progressivement passée du cercle militaire au cercle civil. Les clubs hippiques ont ainsi remplacé les casernes et les moniteurs diplômés d’État, les officiers de cavalerie. Le Cadre noir de Saumur illustre parfaitement ce changement. Né d’un contexte exclusivement militaire, il est passé sous la tutelle du ministère des Sports en 1969. Le cheval n’est plus l’apanage des « hommes de cheval », militaires ou aristocrates, mais d’une nouvelle figure de cavaliers ou plutôt de cavalières, citadin(e)s des classes moyennes. En 1984, la Fédération française d’équitation comptait ainsi 145 071 licenciés contre 705 783 en 2011 pour 580 000 femmes (dont la grande majorité a moins de 18 ans). Aujourd’hui face à la compétition et à la pratique des trois disciplines issues des entraînements de cavalerie (dressage, saut d’obstacles et concours complet), le désir d’un retour à la nature des nouveaux cavaliers entraîne une multiplication des pratiques équestres (randonnée, équitation de travail, équitation éthologique, etc.).