Les femmes ont été les premières à apprécier le confort et le luxe des voitures. Au charme de la nouveauté, ces machines ajoutaient la commodité de se déplacer sans fatigue. Elles offraient surtout aux dames l’avantage de paraître vêtues de leurs plus somptueux atours comme dans un écrin. Le char branlant de la duchesse d’Orléans en 1396 et celui d’Isabeau de Bavière en 1405 figurent parmi les plus anciennes voitures connues. Encore au XVIe siècle, excepté quelques vieillards ou impotents, les femmes sont les seules à utiliser les voitures.

Pour elles, les carrossiers ont donné aux voitures un plus grand confort et un plus grand raffinement intérieur : tissus précieux, couleurs assorties avec soin, finitions impeccables, abondance de poches et rangements divers pour loger toutes sortes de petits objets indispensables aux voyageuses, cantines agrémentées de miroirs et de petits nécessaires, bouillottes, chaufferettes, petits vases à fleurs etc. A la fin du XIXe siècle, quelques très luxueux park-drags et road-coachs privés furent aménagés intérieurement en véritables cabinets de toilette pour dames, avec lavabo et siège d’aisance en porcelaine alimentés par une réserve d’eau dissimulée dans un coffre du véhicule.

La duchesse de Berry a les mains fortes comme un homme, elle peut donc très bien conduire elle-même, d’ailleurs c’est la mode depuis longtemps.

Princesse Palatine, lettre du 24 juin 1718

Premières utilisatrices des voitures, inspiratrices de leur luxe et de leur raffinement, les femmes voulurent aussi s’adonner au plaisir de les conduire, semble-t-il très tôt, si l’on en croit une lettre du 24 juin 1718 dans laquelle la Princesse Palatine déclare au sujet de sa petite-fille : « La duchesse de Berry a les mains fortes comme un homme, elle peut donc très bien conduire elle-même, d’ailleurs c’est la mode depuis longtemps ». La reine Marie-Antoinette conduit un cabriolet à un cheval. L’impératrice Eugénie mène ses ducs attelés à des poneys.

Le goût de la conduite en guides se répand chez les femmes de la bonne société dès le milieu du XIXe siècle. « On avait commencé à admettre qu’à la campagne une femme honnête puisse mener un poney. Dès 1855 les femmes les plus hardies menaient timidement à la campagne. En 1860, elles l’osaient hardiment à la campagne et timidement à Paris, le matin. En 1880, la chose était passée dans les mœurs, même l’après-midi. » (Croqueville [Duchesse de Fitz-James], Paris en voiture, à cheval, aux courses, à la chasse, 1892).

Si la conduite d’un attelage est alors un loisir pour la plupart des femmes, elle devient pour certaines une activité professionnelle : en février 1907, sept femmes exercent les premières dans les rues de Paris le métier de cocher de fiacre, après avoir réussi l’examen de capacité obligatoire.

Aujourd’hui, nombreuses sont celles qui pratiquent l’attelage, tant en compétition sportive qu’en tradition.