Au lendemain des guerres napoléoniennes, la cavalerie française est décimée. Dès 1825, pour reformer les troupes à cheval, une école de Cavalerie est créée à Saumur, avec pour mission de normaliser l'emploi du cheval de guerre. On constitue alors un corps d'enseignants composé de quelques grands écuyers, civils, issus des Manèges de Versailles, des Tuileries ou de Saint-Germain. Considérés comme l'élite de l'époque, ils forment des élèves officiers de cavalerie qui sont à l'origine du Cadre Noir de Saumur. Ce recours aux meilleurs écuyers de l'Ancien Régime ou de l’Empire assure à l'équitation de tradition française la continuité de la transmission orale directe de maître à disciple.

Le Cadre Noir est le garant d'une tradition renouvelée, qu'il diffuse le plus largement possible, par le biais de son enseignement.

Mais au début du XXe siècle, lorsque la cavalerie se mécanise, se pose la question de l’utilité du Cadre Noir au sein de l’armée. Le Cadre Noir prend alors une orientation sportive, qui s'affirme à partir des années 1970. Les autorités françaises organisent l'enseignement de l'équitation en créant une école ayant pour vocation la préparation aux diplômes supérieurs d'enseignants et la préparation à la compétition de haut niveau. Confiée au ministère chargé des Sports, l'École nationale d'équitation est créée par décret en 1972. Elle s'appuie sur le savoir-faire et les connaissances des écuyers du Cadre Noir, qui, en devenant le corps enseignant de cette école, a désormais pour missions d'enseigner une équitation adaptée à son époque, militaire hier, sportive aujourd'hui, et de dresser des chevaux. Le Cadre Noir passe ainsi du statut militaire au statut civil. Le Cadre Noir est le garant d'une tradition renouvelée, qu'il diffuse le plus largement possible, par le biais de son enseignement.