Le succès des cirques est tel qu’il motive la construction d’établissements encore plus vastes dédiés aux grands spectacles équestres. Le 3 juillet 1845, le premier hippodrome de spectacles parisien, l’hippodrome de l’Étoile (12 000 places), ouvre ses portes sous la direction de Victor Franconi et Ferdinand Laloue. Les « pantomimes équestres à grand spectacle » – épopées historiques et militaires – sont couplées de courses de chariots, cortèges, tournois, steeple chases, et mobilisent jusqu’à 300 chevaux et 700 figurants. Le succès est colossal, tel durant l’été 1854 où plus de 200 000 spectateurs ont vu Silistrie, pantomime des batailles de la Guerre d’Orient. En 1881, à l’hippodrome de l’Alma, le programme annonce Jeanne d'Arc, Le massacre des chrétiens par Néron, et Les Radjahs, spectacle avec « un défilé au son du canon », dans la lignée des premières mises en scène.

Six hippodromes sont édifiés à Paris pendant le XIXe siècle et réunissent un vaste public autour de productions équestres spectaculaires et imposantes.

Six hippodromes sont édifiés à Paris pendant le XIXe siècle et réunissent un vaste public autour de ces productions équestres spectaculaires et imposantes : l’hippodrome de l'Étoile (1845-1856), les arènes impériales à la Bastille (1851-1856) - qui, à ciel ouvert, sont le pendant estival du précédent et comptent 14 000 places -, l’Hippodrome de la place Dauphine construit par l'architecte Davioud (1856-1869), l’hippodrome de l'Alma (1875-1893) d’une capacité de 10 000 spectateurs, l’hippodrome du Champ de Mars (1885-1894), et enfin l’Hippodrome de la place de Clichy, inauguré en 1900 (5 000 places) – et qui devient un cinéma en 1907. Les équipements sont immenses et parfois somptueux, à l'image de l'hippodrome de l'Alma, construit par les entrepreneurs de spectacle Charles Zidler et Joseph Oller, pourvu d'une écurie de 200 chevaux, d'une sellerie, d'une salle pour l'entretien des voitures de spectacle, dont certaines sont anciennes, comme le carrosse du duc de Brunswick, transformé en calèche, et qui permet aux artistes de faire leurs entrées. La frontière entre cabaret et spectacle équestre y est étroite : Jeanne Avril et la Goulue s'y produisent, avant d'être engagées au Moulin Rouge.