Alors que l’équitation était une pratique principalement masculine jusqu’au milieu du XXe siècle, les femmes semblent avoir largement rattrapé leur retard aujourd’hui puisque plus de 70% des pratiquants sont des pratiquantes. Certes, l’utilisation du cheval comme moyen de transport favorisa de tout temps l’accès des femmes à l’équitation, notamment dans les couches sociales les plus élevées. Pour autant, l’équitation est restée longtemps principalement militaire ou sportive (chasses et courses), donc majoritairement masculine.

Plus de 70% des pratiquants sont des pratiquantes.

Au XIXe siècle, une nouvelle utilisation de l’animal voit le jour. L’élite appréhende non seulement le cheval comme outil de travail, mais également comme compagnon de loisirs. Dès lors, les femmes d’un certain milieu social doivent savoir monter à cheval. L’équitation est d’ailleurs, avec la danse, le seul sport consenti pour les jeunes demoiselles. Mais tandis que la figure de « l’homme de cheval » s’impose, confinant l’équitation dans une sphère masculine, des cavalières parviennent néanmoins à vivre de leur passion. Ce sont les écuyères, ces artistes et demi-mondaines se produisant dans les cirques, lieux de spectacles devenus marottes d’une classe sociale aisée et bien née. Élèves des grands écuyers (François Baucher), ces amazones devinrent les vedettes des pistes rondes. Pour autant, elles n’étaient qu’exception dans le monde équestre. Il faut dire que la monte à califourchon et le pantalon furent interdits aux femmes jusqu’en 1930. Les longues robes et la position en amazone étaient, de fait, moins pratiques. Mais avec le passage progressif de l’équitation de la sphère militaire à la sphère civile, la féminisation des sports équestres n’a plus cessé de croître à partir des années 1970. Outre les explications socio-économiques visant à expliquer cette supériorité numérique (environ deux-tiers des femmes concernées n’exerceraient pas d’activité professionnelle régulière, notamment les étudiantes, par exemple), la relation singulière tissée entre les cavalières et leurs chevaux n’a cessé d’intéresser les hommes, des psychiatres aux écrivains.