C'est l'histoire d'un petit cheval sauvage (1,30-1,45 m au garrot) que l'on croyait disparu. Et voilà qu'en 1879, un général russe du nom de Nicolaï Przewalski redécouvre quelques spécimens de cette espèce (d’où l’appellation cheval de Przewalski). Le pauvre animal allait néanmoins réellement disparaître de son milieu naturel, les steppes désertiques de la Mongolie à la Chine. Les raisons de cette extinction progressive ? L’activité humaine (réduisant petit à petit l’aire de répartition des animaux), l'élevage des chevaux domestiques et l'hybridation des deux espèces au profit des individus dressés. De plus, la chasse et la capture participèrent à la disparition du dernier cheval de Przewalski en 1968.

Fort heureusement, l'intérêt porté à ces petits chevaux sauvages par quelques naturalistes, vétérinaires et chercheurs permit son sauvetage. Dès la fin du XIXe siècle, cinquante-trois individus sont ainsi placés en captivité dans des zoos européens. Ainsi, la Ménagerie du Jardin des Plantes de Paris accueille ses premiers chevaux de Przewalski en 1902. Maintenu en captivité, le petit groupe se reproduisit (la première naissance est enregistrée en 1909), comme d'autres groupes dans les zoos européens.

Si l’homme est à l’origine de l’extinction du cheval Przewalski en milieu naturel, il est également son sauveur, grâce notamment à l’action des zoos.

Parmi ces chevaux captifs, treize deviennent alors les fondateurs des futures générations. En effet, afin de préserver l'avenir de cette espèce, une action de sauvegarde est rapidement mise en place en Europe. En 1959, un stud-book est instauré pour surveiller les reproductions en captivité et suivre l’évolution du processus de sauvegarde des chevaux. Ainsi, un programme européen est entrepris dès 1968 (date officielle de la disparition de l’espèce en milieu naturel) pour sauver ce cheval et tenter de le réintroduire progressivement dans son milieu naturel : l’European Endangered Species Protection Programme for the Przewalski’s horse (EEPP).

Aujourd’hui, la population mondiale de Przewalski est d’environ 2 000 individus, dont 1 600 vivent en captivité et 350 dans les steppes mongoles. Si l’homme est à l’origine de l’extinction en milieu naturel de cette espèce, il est également son sauveur, grâce notamment à l’action des zoos.