S’il est aujourd’hui interdit de couper la queue des animaux dans un contexte autre que celui de l’amputation thérapeutique, le cheval devait jusqu’à une époque très récente endurer fréquemment cette ablation, afin de rendre son utilisation plus commode. Ainsi la queue des chevaux de halage pouvait se prendre dans les lourds câbles tirant les bateaux, celle des limoniers se prenait dans l’avaloire. De façon générale, tous les chevaux de trait léger étaient amputés pour que l’animal ne puisse pas se soustraire à l’action du conducteur en bloquant les traits sous son appendice. Même les sujets destinés aux attelages de luxe et à la selle n'étaient pas dispensés de cette amputation ; leur queue était coupée et les muscles abaisseurs du moignon sectionnés, afin qu'ils la portent haute, comme on l'appréciait à l'époque.

Le cheval devait jusqu’à une époque très récente endurer fréquemment l'ablation de sa queue, afin de rendre son utilisation plus commode.

Au XVIIIe siècle, la queue était placée sur un support rigide et brutalement tranchée par une lame. Mais l'instrument le plus couramment utilisé était le coupe-queue, une sorte de grosse pince portant à son extrémité une lame arrondie s'engageant dans une armature formant rainure. On cautérisait ensuite le moignon au moyen du brûle-queue, un cautère en forme d’anneau, pourvu d’une cavité centrale destinée à préserver la vertèbre demeurée apparente. Une fois l’animal remis, les crins étaient taillés de différentes façons, à la recherche d’une qualité esthétique. C’est ainsi qu’on distinguait les coupes en balai, en éventail, en sifflet, en brosse ou en catogan.