Le cheval est une figure dominante de l’art paléolithique qu’il s’agisse des grottes et abris ornés ou des représentations sur objets mobiliers. Dans le domaine de l’art pariétal, il constitue ainsi environ un tiers des représentations animales aujourd’hui connues et identifiées. Au Magdalénien (15 000 ans) le cheval constitue le thème dominant du bestiaire pariétal. Dans le domaine de l’art mobilier, les représentations de cheval ont été aménagées sur une grande variété de supports : bois de cervidés, os de diverses espèces et ivoire. Certaines pièces particulières prennent comme matière première les ossements de chevaux eux-mêmes pour représenter la tête de cet animal. L’analyse comparative des représentations pariétales de chevaux a parfois été utilisée pour tenter d’identifier les espèces représentées ou mettre en évidence des traits pouvant être interprétés en terme d’évolution biologique. Si certaines représentations évoquent directement des espèces sauvages présentes aux temps historiques comme le Tarpan ou le Przewalski, des identifications plus fines sont sujettes à caution, la connaissance des espèces animales pléistocènes devant se fonder sur l’étude ostéologique des très nombreux restes livrés par les gisements d’une époque où le cheval constitue un gibier comme un autre.

Figure dominante de l'art paléolithique, le cheval est présent dans l'art mobilier et pariétal. Il fournit une iconographie aussi variée par les techniques que par les styles.

Les représentations de chevaux – comme d’ailleurs des autres espèces – montrent une grande variété, tant par les techniques utilisées (dessin, peinture, gravure et plus rarement sculpture) que par les styles. Les robes peuvent par exemple être rendues par des séries de hachures, une polychromie plus ou moins complexe, des ponctuations… Ces éléments concourent à donner à la figure son modelé, individualisant, par exemple, le ventre et le flanc. Certains détails présents sur la tête de représentations pariétales comme mobilières ont pu être interprétés comme des chevêtres, posant ainsi la question de la domestication du cheval au Paléolithique. Ces traits seraient plutôt la traduction de détails anatomiques figurés par des artistes qui avaient une grande familiarité avec les espèces qu’ils représentaient.