Les monstres fascinèrent les scientifiques du XIXe siècle. Outre qu’ils nous renvoient à des visions classiques tirées de la mythologie, ils portent en eux les mystères de la formation du corps, cette embryologie qu’on commençait tout juste à développer à cette époque. Mais les vétérinaires les envisageaient dans un tout autre dessein ; le fœtus monstrueux, souvent, ne pouvait pas être extrait spontanément par les voies naturelles et nombreuses étaient les femelles qui ne pouvaient s’en délivrer.

La tératologie est la science qui a pour objet l'étude des anomalies et des monstruosités des êtres vivants.

Le vétérinaire devait donc identifier la malformation pour envisager une stratégie thérapeutique et procéder bien souvent à une embryotomie, seul moyen de sauver la mère avant le développement de la césarienne au XXe siècle. Ce double intérêt, scientifique et pratique, explique l’abondance de collections de tératologie dans les écoles vétérinaires. La plus impressionnante est probablement celle que constitua le Pr Lesbre à l’École de Lyon.