En 1835, Adolphe Franconi ouvre un second établissement parisien pour « donner pendant la belle saison des représentations d’exercices équestres », carré Marigny, sur les Champs-Élysées. D’abord construit de planches et de toile, le Cirque des Champs-Élysées, est dédié uniquement aux exercices équestres et gymnastiques, sans scène. L’établissement accueille près de 2 000 places, avant d’être remplacé par un bâtiment « en dur » de 5 000 places construit par l'architecte Hittorff en 1841, véritable monument urbain circulaire qui devient le modèle architectural de tous les cirques stables (non itinérants) construits ultérieurement au cœur de toutes les grandes villes de France. Les spectacles sont brillants et font courir le tout Paris.

Le cavalier est aussi calme que sa bête. Il est en selle, et malgré toute votre attention, vous ne sauriez dire comment donc s’exécutent, l’un portant l’autre, tous ces grands tours de force qui ne sont pas des tours de force ! En effet, vous ne voyez agir ni les mains ni la jambe du cavalier ; vous diriez que le cheval agit de lui-même, et parce que c’est là son bon plaisir... Le vulgaire est tenté de crier : C’est miracle !

Jules Janin, Un été à Paris, 1843

Comme les établissements d’Astley, ceux des Franconi proposent des leçons d’équitation en matinée et leur renom comme la qualité de leurs enseignements attirent de prestigieux élèves. Eugène de Beauharnais, comme les fils de Louis-Philippe, suivent des cours de haute école et de voltige au Cirque Franconi. Laurent est considéré comme le premier « qui présente des chevaux d'école dans un cirque ». C’est d’ailleurs avec lui que Jules Pellier et François Baucher ouvrent un cirque au Pecq (1838), avant que Baucher ne présente publiquement sa méthode au cirque des Champs-Élysées, où il est régulièrement présent à l’affiche et où il forme plusieurs écuyères, dont les célèbres Caroline Loyo et Pauline Cuzent. Victor Franconi (1811-1897), fils de Laurent, est le premier de la dynastie à rédiger deux traités d’équitation, Le Cavalier (1855) et L’Écuyer (1860). Il forme notamment James Fillis et a la charge de dresser les chevaux de l’Empereur, en sus de ses activités d’homme de spectacle.