La question de la domestication du cheval est un sujet qui a donné lieu à de considérables recherches et débats, loin d'être clos. On cherche en effet à savoir où et quand le cheval a perdu son statut d’animal sauvage et comment il est entré dans le cortège des espèces contrôlées par l’homme. On pense que le cheval a été domestiqué dans les steppes eurasiennes, qui constituent l’habitat naturel de l’animal. Des vestiges archéozoologiques et l’analyse de traces de lipides observées dans des céramiques semblent attester que certains chevaux de la culture de Botaï dans le nord du Kazakhstan étaient domestiqués au milieu du IVe millénaire avant J.-C. (Outram et al., 2009).

La domestication du cheval a eu lieu près de 5 000 ans après celles de la chèvre, du mouton ou du bœuf, révélant par-là la singularité du lien unissant les hommes à cette espèce.

Mais on peut aussi envisager d’autres centres de domestication que les steppes eurasiennes et l’on sait par exemple désormais que des variétés sauvages européennes ont contribué à la diversité des races domestiques actuelles. Les analyses génétiques ont aussi permis des avancées significatives dans la connaissance du processus domesticatoire. L’analyse des gènes moléculaires responsables de la variation des robes de chevaux a clairement montré une augmentation forte et rapide de la variation des couleurs vers 3 000 ans av. J.-C. et cette diversification est à mettre au compte de la sélection anthropique intervenue après la domestication (Ludwig et al, 2009). Il n’en reste pas moins que la domestication du cheval a eu lieu près de 5 000 ans après celles de la chèvre, du mouton ou du bœuf, au Proche-Orient, révélant par-là la singularité du lien unissant les hommes à cette espèce.