En vertu de la loi européenne de 1992 sur la circulation des biens culturels (loi n° 92 1477 du 31 décembre 1992), incluant dans sa catégorie 13 (véhicules de collection) tous les moyens de transport ayant plus de 75 ans d’âge, les véhicules à traction hippomobile antérieurs à la Seconde Guerre mondiale ont désormais le statut de biens culturels.

L’ensemble de ces véhicules anciens conservés constitue le patrimoine hippomobile. La partie la mieux connue de ce patrimoine est celle qui concerne les voitures destinées au transport des personnes : voitures d’apparat, de voyage, de ville, de sport et de loisirs.

En vertu de la loi européenne de 1992 sur la circulation des biens culturels, les véhicules à traction hippomobile antérieurs à la Seconde Guerre mondiale ont désormais le statut de biens culturels.

Ces voitures sont des témoignages :

  • de la créativité des carrossiers qui les ont conçues, du talent des artistes qui ont imaginé leur décoration, de la virtuosité des artisans qui les ont exécutées,
  • des savoir-faire et des techniques de fabrication (menuiserie, sculpture, peinture, dorure, fonte, ciselure, charronnage, ferronnerie, serrurerie, sellerie, arts du textile et de la passementerie…) nécessaires à la mise en œuvre de leurs nombreux matériaux (bois, fer, acier, bronze, cuivre, textiles, cuir, verre, écaille, ivoire…),
  • des progrès techniques dans le domaine de la locomotion,
  • de l’évolution des arts décoratifs et des modes,
  • du faste de la vie de cour, du luxe des élites fortunées qui les ont possédées, des pratiques sportives ou de sociabilité liées à leur usage.

Du règne de Louis XIV à l’aube du XXe siècle, la France, devancée à certaines périodes par l’Angleterre sur le plan technique, s’est toujours imposée dans la construction hippomobile comme le premier pays d’Europe pour la beauté, l’élégance et le luxe de ses fabrications. La carrosserie parisienne donne le ton : on l’imite, on la copie, sans jamais l’égaler.

Que reste-t-il, en France, de la brillante industrie de fabrication de voitures hippomobile ?

Aucune voiture du XVIIe siècle ; à peine 40 du XVIIIe ; 2500 actuellement recensées pour le XIXe siècle. Plusieurs centaines restent vraisemblablement à répertorier.

Ces chiffres ne concernent que les ouvrages de carrosserie (voitures destinées au transport des personnes). Les ouvrages de charronnage (voitures de charroi, véhicules agricoles, véhicules militaires) ne sont pas comptabilisés faute d’inventaire et d'études.

Les trois-quarts du patrimoine hippomobile actuellement connu sont dans des mains privées.

Collections publiques

Parmi les voitures recensées, seulement 500 à 600 sont dans des collections ou des musées publics appartenant soit à l’État, soit à des collectivités :

  • 320 sont détenues par les Haras nationaux (Institut français du cheval et de l’équitation).
  • une centaine est répartie entre le le Musée national de la voiture et du tourisme à Compiègne, le Musée des carrosses à Versailles, le château de Chambord, le Musée Condé à Chantilly, le château national de La Malmaison.
  • Une centaine encore est constituée de petits ensembles conservés in situ dans des châteaux passés dans le domaine public (Chaumont-sur-Loire, Bouges-le-Château, Randan, Espeyran) et de pièces isolées dans des musées non dédiés aux véhicules hippomobiles (Musée Louis-Philippe à Eu, Musée Crozatier au Puy-en-Velay, Musée Henry Barré à Thouars, Musée municipal de Cambrai, Musée d’art régional Dupuy-Mestreau  à Saintes).

Patrimoine privé

Les trois-quarts restants, soit la majeure partie du patrimoine hippomobile actuellement connu, sont dans des mains privées : propriétaires de châteaux ou demeures conservant encore des voitures de famille, collectionneurs, amateurs pratiquant l’attelage de tradition avec des voitures anciennes.

Collections privées ouvertes à la visite :

  • Musée des Calèches, château de Vaux-le-Vicomte (Seine-et-Marne)
  • Musée de la Voiture à Cheval, Marcigny (Saône-et-Loire)
  • Château Lanessan à Cussac-Fort-Médoc (Gironde)
  • Château de Breteuil à Apremont-sur-Allier (Cher).

Une part infime de ce patrimoine (85 véhicules) est protégée au titre des Monuments Historiques : 33 sont classés et 52 inscrits.