Les relais de poste apparaissent à la fin du règne de Louis XI avec la création du service des Chevaucheurs du Roi. Implantés sur les premières routes de poste, ils forment un réseau qui, jusqu’au milieu du XVIe siècle, se concentre surtout dans le Val de Loire, où réside principalement la cour. Les Chevaucheurs, qui transportent exclusivement la correspondance royale, disposent ainsi d’un endroit où changer de monture et se reposer. Si le service officiel des relais de la Poste aux chevaux est mis à disposition du public dès le règne de Louis XII, il faut cependant attendre le début du XVIIe siècle pour qu’Henri IV autorise le transport des lettres privées, mesure qui va générer un important développement du trafic.

Au nombre de 623 en 1632, les relais atteignent en France le chiffre de 1 426 à la veille de la Révolution et avoisinent les 2 000 en 1850. En effet, leur nombre ne cesse de croître dans la première moitié du XIXe siècle, en lien avec la densification du réseau routier. Les grandes voies reliant Paris à la province sont désormais complétées par des axes transversaux, tant régionaux que nationaux : aux visées politiques et stratégiques s’ajoutent désormais des impératifs économiques, afin de désenclaver certaines parties du territoire.

Implantés dès le XVe siècle, les relais de poste forment un réseau destiné à répondre à des besoins politiques, stratégiques et économiques.

Tous ces relais sont dirigés par des maîtres de poste, dont le statut est redéfini par Louvois, ministre de Louis XIV : cette charge, convoitée car liée à l’obtention de privilèges (comme par exemple l’exemption du paiement de la taille), comporte néanmoins de nombreuses obligations. Ainsi, le maître de poste doit-il résider sur place, posséder des bâtiments capables d’héberger équipages et montures mais aussi de stocker le fourrage, disposer d’un nombre suffisant de chevaux, marcher à toute réquisition (c’est-à-dire d’effectuer des déplacements extraordinaires pour la monarchie) et remplacer un confrère voisin en cas de défaillance. Les relais de poste qui jouent un rôle important tant dans la structuration de l’espace que dans l’aménagement du territoire est indéniable, vont subir à partir de la seconde moitié du XIXe siècle la concurrence du chemin de fer, permettant une circulation plus rapide des courriers et colis. En 1873 l’institution est supprimée.