Peu de textes nous sont parvenus sur un sujet considéré alors comme trivial et peu digne de justifier le temps et l’énergie des copistes. Le Leech Book, en Angleterre, daté de 920, expose quelques traitements sommaires ; la Physica d’Hildegarde de Bingen (1098 à 1179) contient des recettes empiriques, des prières et des exorcismes, et le De animalibus d’Albert le Grand (vers 1200–1280) reprend les quelques données présentes dans l’œuvre d’Aristote en leur adjoignant d'autres recettes.

Les rares traités du Moyen Âge sur l'art vétérinaire, parvenus jusqu'à nous, proviennent d'Italie.

À côté de ces fragments disparates, il existe quelques traités majeurs : le premier, rédigé par Jordanus Ruffus au XIIIe siècle, est le plus complet que connut le Moyen Âge sur les soins aux chevaux. Il y décrit un très grand nombre d’affections, essentiellement externes, visibles et abordables au premier contact de l’animal, avec des traitements pour certains très sensés et qui démontrent que l’auteur était un véritable praticien. Des livres d’heures, des romans épiques, comme le Livre du Roi Modus et de la reine Ratio d’Henri de Ferrières (entre 1354 et 1374), et surtout des traités de chasse rendent compte au Moyen Âge de quelques pratiques de soins apportés à des animaux de valeur comme le cheval, le chien et surtout le faucon.

La publication au XVIe siècle, en France, de l’ouvrage de maréchalerie de Laurentius Rusius (1288-1347), maréchal italien qui avait exercé à Rome, devait apporter dans notre pays un premier traité pratique, de grande qualité et fourmillant de détails.