La domestication du cheval s’accompagne, par définition, d’une certaine maîtrise de son élevage. Les hommes ont ainsi appris à développer, modifier et contrôler des cheptels de races multiples, régionales, aux critères distincts. Alors que le cheval fait partie du quotidien tant au travail qu’à la guerre, le royaume de France est en pénurie de chevaux au XVIIe siècle. Pour y remédier, il paie très cher l’importation d’une cavalerie étrangère. Afin de soulager le pays de ces dépenses, plusieurs solutions s'ébauchent, évoquant l’idée d’une administration nationale des Haras, sans succès dans un premier temps. Il faut attendre Colbert pour que l’idée d’un contrôle de l’élevage sur le plan national se concrétise. Les haras nationaux sont créés en 1665. Outre la diminution des dépenses, cette méthode permet aux hommes de façonner les races et les chevaux en fonction de leurs attentes et de leurs besoins. Les Haras placent l’élevage français entre les mains d’administrateurs et contrôlent donc cette activité jusqu’alors pratiquée par les éleveurs privés.

Aujourd’hui, les haras continuent d’être les garants de la qualité de plusieurs races reconnues, assurant notamment l’identification et la traçabilité des équidés sur le territoire français.

Dans un premier temps, les Haras vont ainsi favoriser l’accroissement du nombre de chevaux, permettant aux souverains et à la noblesse de se distinguer. En fonction des époques, leur vocation va peu à peu évoluer. Aujourd’hui, ils continuent d’être les garants de la qualité de plusieurs races reconnues, assurant notamment l’identification et la traçabilité des équidés sur le territoire français. Ils peuvent également travailler de concert avec les nombreux éleveurs privés. Cette manière de contrôler les naissances, de réaliser des croisements pour en tirer les meilleurs produits et une génétique parfaite, révèle comment l’homme a pu façonner le cheval à son image. En fonction des modes de chaque époque et des utilisations requises (guerresport, etc.), c’est ainsi plus de sang pur qu’il faut ajouter ou retirer, par exemple.