Le cheval est l'espèce la plus présente à Solutré, avec un pourcentage élevé dans le célèbre « magma de cheval » du Gravettien (- 27 000 à - 19 000 ans). Le « magma », observable dans des couches pouvant atteindre 2 m d’épaisseur, s'est constitué à partir de fins sédiments, transportés par le vent durant une phase climatique particulièrement rigoureuse. La densité des restes de chevaux est très grande puisque l'on estime qu'un mètre cube de magma est formé d’ossements d'environ 11,5 chevaux.

Les chasseurs n’ont exploité qu’une petite partie des carcasses, abandonnant sur place des quartiers entiers. L’étude de la répartition des ossements révèle en effet que des squelettes pratiquement complets, en connexion anatomique, étaient abandonnés sur le site. Comme très peu de marques de découpe et de boucherie ont été observées sur les ossements, on peut supposer qu’à Solutré, les préhistoriques recherchaient autant les peaux que la viande elle-même.

À Solutré, les hommes préhistoriques recherchaient autant les peaux que la viande elle-même.

L'étude des ossements a permis de nous renseigner sur les modes de chasse. L'analyse des dents indique notamment que les chevaux étaient tués à partir du printemps, surtout pendant les mois d'été. À l’Aurignacien (- 37 000 à - 28 000 ans) et au Gravettien, on a pu constater que les chasses avaient eu lieu de mai à novembre. L’examen du cementum des dents de chevaux indique que parmi les chevaux chassés, les adultes étaient alors les plus nombreux. Les stratégies de chasse étaient dirigées en particulier vers la capture des groupes d’étalons au Gravettien et des juments et poulains au Magdalénien (-18 000 à -10 000).