Construites pour Louis XIV par Jules Hardouin-Mansart à partir de 1679 pour loger la Grande et la Petite Écurie, leur bipartition répond à celle du service de l'Écurie du roi, dont les effectifs sont estimés pour cette époque à près de mille cinq cents personnes. Les deux bâtiments jumeaux sont disposés bien en vue, face au château, calés entre les trois avenues de la patte-d'oie que Le Nôtre avait tracée quelques années auparavant. Leurs élévations courbes, animées d'arcades et ponctuées d'avant-corps au riche décor sculpté, ont inspiré de nombreuses architectures équestres, des écuries de Chantilly construites au début du siècle suivant à celles de l'Alma, aménagées à Paris pour Napoléon III.

C'est dans le contexte des châteaux, lieux de pouvoir et de représentation, que l'architecture équestre connaît ses développements les plus intéressants du point de vue de l'histoire de l'art et des techniques.

Le premier architecte du roi ne soigna pas moins la distribution, reléguant les activités équestres à l'arrière des deux cours en hémicycle, visibles depuis le palais et traitées comme des espaces de représentation. Autour du manège rectangulaire de la Grande Écurie au nord et du manège circulaire de la petite écurie au sud, il articula les ailes destinées au logement des chevaux et les cours nécessaires au service.

À son achèvement en 1683, le complexe versaillais pouvait accueillir un peu plus de sept cents chevaux et comptait une trentaine de remises à voitures, aménagements considérables qui ne suffisaient cependant pas à couvrir les besoins. En dépit de leur forte élévation, ces écuries ont toujours été réputées pour leur confort et l'usage que l'on en fait encore aujourd'hui en témoigne. À la fin du XVIIIe siècle, Blondel les considérait comme « autant de chefs-d’œuvre en ce genre ».