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En France, l’univers des courses est divisé en deux mondes bien distincts : celui du galop et celui du trot. Mode aristocratique importée d’Angleterre, les courses de galop arrivent en France à la fin du XVIIIe siècle. C’est le 9 mars 1775 qu’a lieu la première course, sur la plaine des Sablons, sous l’œil curieux de la famille royale et de la cour. Le succès de ce divertissement ira s’accentuant tout au long du XIXe siècle. Ainsi, l’élite voit dans le pur sang anglais l’incarnation du raffinement de la haute société. Se faire portraiturer à côté de son cheval de course est une pratique répandue qui marque un certain rang social. À travers ces coursiers élancés, anguleux, rapides qu’ils adoptent, les aristocrates distancent une fois encore le reste de la population.
En France, l’univers des courses est divisé en deux mondes bien distincts : celui du galop et celui du trot.
Et cette scission va s’accentuant lorsqu’en 1836 se court la première course de trot à Cherbourg, sous l’impulsion de l’inspecteur général des haras, Ephrem Houël. Cette fois, les chevaux sont des trotteurs (anciens demi-sang normands, croisement de bidets et de pur sang anglais), robustes chevaux des campagnes. L’origine des courses de trot provient d’une tradition paysanne consistant à faire courir les bidets et autres chevaux autochtones lors des fêtes villageoises. Origine qui n’est pas sans générer les moqueries des aristocrates, « hommes de cheval », qui se targuent de savoir monter à cheval « avec chic ». En caricaturant, les « trotteux » seraient donc de « bouseux campagnards », face aux « snobs » et « pédants » galopeurs.
Les structures socioprofessionnelles des deux mondes sont également bien distinctes. Chez les galopeurs, une hiérarchie stricte détermine le rôle de chacun, éleveur, propriétaire, entraîneur, jockey et lad. Les propriétaires sont peu nombreux, mais connus sur la scène internationale, élite à l’hippodrome comme à la ville. De même, seules quelques grandes écuries s’imposent dans ce microcosme. À l’opposé, le monde du trot est bien davantage constitué de petites structures familiales où la polyvalence est de mise. Ainsi, l’éleveur est bien souvent le propriétaire du cheval, mais également l’entraîneur, voire le driver.
Enfin, les stars du galop sont les jockeys, quand celle du trot sont les chevaux.