Construit entre 1715 et 1730 par Pierre Le Mousseux selon les plans de Robert de Cotte, premier architecte du Roi, architecte des Grandes Écuries de Versailles, sur un domaine de plus de 1 000 hectares, le Haras national du Pin a toujours été le fleuron du patrimoine des haras nationaux.

Suite à la création de l'administration des Haras royaux en 1665, le premier Haras créé est celui de Saint-Léger-en-Yvelines mais les conditions d'élevage s'y avèrent peu favorables. Qui plus est, le domaine de ce haras royal appartenant au duc de Chevreuse, le roi devait lui verser une somme de 3 000 livres de dédommagement par an. En 1714 est confiée à François Gédéon de Garsault, capitaine du haras royal, la mission de chercher un nouveau lieu. La Normandie étant reconnue comme terre d'élevage du cheval dès le Moyen Âge, Garsault choisit la terre du « Buisson d'Hiesmes », propriété du conseiller royal, le Sieur Béchamel de Nointel. En 1715, le transfert officiel du haras royal a lieu sur cette nouvelle terre normande, le Haras du Pin est créé. En 1717, 200 chevaux arrivent dans les nouvelles écuries du Haras national du Pin.

Véritable innovation de l'architecture équestre, le Haras du Pin demeure une construction royale inédite mais avant tout fonctionnelle pour héberger les chevaux, au décor sobre. Dessiné selon un plan en fer à cheval, l'ensemble des bâtiments s'ordonne autour de la cour d'honneur. Le Haras du Pin subsista malgré la demande de sa fermeture par l'assemblée départementale dès 1789.

Grâce au développement des courses, le Haras du Pin, devenu impérial en 1806, connaît d'intenses activités en participant à la détermination de deux races, le pur sang anglais et le trotteur français. Cet essor se poursuit avec le Second Empire, marqué par la visite de Napoléon III en 1863, venu assister aux courses sur l'hippodrome de la bergerie. Cette phase d'expansion au XIXe siècle s'accompagne de nouvelles constructions sur le site du Pin comme les bâtiments de l'hippodrome ou encore la cité Pontavice pour le personnel du haras. L'Ecole nationale professionnelle des Haras est également créée à cette époque. Elle est devenue le centre de formation des Haras nationaux et propose à un public diversifié des formations qualifiantes notamment pour les techniques de reproduction, les techniques équestres et les métiers traditionnels de la filière équine (sellerie, maréchalerie).

Plus près de nous, dans les années 1990, la jumenterie et les écuries du bois ont été transformées en véritable centre de formation, tandis qu'en 2006, le haras ouvrait un centre d'interprétation du patrimoine et un espace d'accueil pour les visiteurs. En 2014, le Haras national du Pin accueille deux épreuves du concours complet des Jeux équestres mondiaux, le dressage et la compétition la plus spectaculaire du concours complet, le cross.